Le début des années 2000 marquera un tournant décisif dans le domaine de l’administration publique haïtienne. A une époque où l’administration publique haïtienne était en proie au doute, au fléau de plus en plus accru de la corruption dans les services et à la désertion de dizaines de fonctionnaires compétents, découragés par la paralysie ambiante et l’absence de perspectives d’avenir ; où les notions de transparence, de reddition de comptes, de contrôle et d’audit n’ont pas toujours été la bienvenue, il y eu une prise de conscience et il a été décidé de procéder à une vaste réforme des finances publiques.
Cette réforme avait pour principal objectif de rétablir l’ordre au sein de l’administration publique d’une part et d’assainir les finances publiques d’autre part. La matérialisation de cette réforme a conduit à la création d’une panoplie d’institutions de contrôle et de régulation (l’UCREF en 2001 ; l’ULCC en 2004 ; la CNMP en 2004 ; l’établissement de la CSC/CA en 2005 ; l’IGF en 2006 ; les Corps des Comptables Publics du Trésor, des Contrôleurs Financiers du Budget et Des Inspecteurs des Finances de l’IGF en 2006…), et à l’élaboration de nouveaux textes légaux introduisant une réforme structurelle profonde.
C’est dans cette dynamique, qu’entre autres institutions de contrôle, il a été créé par décret du 17 mars 2006 et sous le contrôle hiérarchique du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), un service technique déconcentré dénommé « Inspection Générale des Finances (IGF) », destiné à remettre la transparence au cœur des opérations de l’État, mais également à conseiller les responsables publics dans les grandes décisions qu’ils sont appelés à prendre quotidiennement.
La création de l’IGF devait constituer, en ce sens, le point d’ancrage de décideurs qui ont besoin d’un point de vue professionnel, neutre, objectif et de grande qualité avant d’adopter des mesures d’ordre public et pouvant avoir un impact considérable sur la vie des citoyens.